vendredi 20 mars 2009
Benoit XVI et le SIDA
Dé(sin)formation du jour :
"Voici la question du journaliste et la réponse de Benoît XVI, dans son contexte.
Question - Votre Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l'Afrique, il y a également en particulier celui de la diffusion du sida. La position de l'Eglise catholique sur la façon de lutter contre celui-ci est souvent considérée comme n'étant pas réaliste et efficace. Affronterez-vous ce thème au cours du voyage ?
Benoît XVI - Je dirais le contraire : je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est précisément l'Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant'Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, aux Camilliens, à toutes les religieuses qui sont à la disposition des malades... Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n'y met pas l'âme, si les Africains ne s'entraident pas, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d'augmenter le problème.
La solution ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l'un avec l'autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à être proches de ceux qui souffrent.
Tels sont les facteurs qui aident et qui conduisent à des progrès visibles. Je dirais donc cette double force de renouveler l'homme intérieurement, de donner une force spirituelle et humaine pour un juste comportement à l'égard de son propre corps et de celui de l'autre, et cette capacité de souffrir avec ceux qui souffrent, de rester présents dans les situations d'épreuve. Il me semble que c'est la juste réponse, et c'est ce que fait l'Église, offrant ainsi une contribution très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui le font".
Pas besoin d'explication de texte, mais simplement de bonne foi.
08 juin 2005
Le SIDA en Afrique et l'Eglise
Il y a des accusations si absurdes qu'on se demande si les réfuter n'est pas vain. Il en va ainsi de celle selon laquelle les mises en garde de l'Eglise à l'égard de la contraception artificielle seraient responsables de l'épidémie de SIDA en Afrique (accusation résumée avec finesse par le slogan : "Benoît XVI, complice du SIDA !")
L'absurdité patente du discours est rappelée par le site Génération Jean-Paul II : "Si l'on s'en tenait au discours de l'Eglise, le SIDA disparaîtrait totalement en l'espace de deux générations !"
Au-delà de la logique, les faits empiriques : ici, la carte de la tragédie du SIDA en Afrique. Ici (descendre), la carte du catholicisme en Afrique. S'il y a un lien entre le nombre de catholiques et le taux de SIDA, il est inverse de celui que laissent entendre les calomniateurs de l'Eglise.
Henri Védas
Addendum jeudi 7H45 : un lecteur m'envoie ces chiffres éloquents, comparant la progression du SIDA dans les pays africains selon leur religion principale entre 1991 et 2001. Les pays catholiques étaient en moyenne plus touchés que les autres en 1991, et le sont moins en 2001.
Catholiques ou pas, les pays d'Afrique touchés par cette immense tragédie méritent que cesse l'instrumentalisation qui est faite de leur souffrance par des groupes subversifs.
L'Evangile de la Vie a répertorié toutes les déclarations du Pape sur ce fléau depuis le début de son pontificat :
"10 juin 2005 - A des Evêques d’Afrique en Visite Ad Limina
Chers frères Evêques, je partage votre profonde préoccupation pour les ravages causés par le virus du SIDA et par les maladies qui y sont liées. Je prie en particulier pour les veuves, pour les orphelins, pour les jeunes mères et pour les personnes dont la vie a été détruite par cette cruelle épidémie. Je vous exhorte à poursuivre vos efforts pour combattre ce virus qui non seulement est meurtrier, mais menace sérieusement la stabilité économique et sociale du continent. L'Eglise catholique a toujours été en première ligne dans la prévention et dans le soin de cette maladie. L'enseignement traditionnel de l'Eglise a démontré être la seule façon intrinsèquement sûre pour prévenir la diffusion du SIDA. C'est pourquoi "l'affection, la joie, le bonheur et la paix apportés par le mariage chrétien et la fidélité, ainsi que la sécurité que donne la chasteté, doivent être continuellement présentés aux fidèles, spécialement aux jeunes" (Ecclesia in Africa, n. 116).
29 septembre 2006 – Aux Evêques du Malawi en Visite Ad Limina
La diffusion du SIDA augmente en raison de l'incapacité à rester fidèles à un unique partenaire dans le mariage ou à pratiquer l'abstinence; … Ne cessez jamais de proclamer la vérité, et insistez sur celle-ci "à temps et à contretemps" (2 Tm 4, 2) car "la vérité vous libérera" (Jn 8, 32). [...].
14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Lésotho
La plaie du SIDA, qui frappe plusieurs millions de personnes … a apporté d'indicibles souffrances …. Soyez assuré de la profonde préoccupation de l'Eglise catholique en vue de faire tout son possible pour soulager toutes les personnes frappées par cette cruelle maladie, ainsi que leurs familles. Dans les visages des personnes malades et mourantes, les chrétiens reconnaissent le visage du Christ, et c'est lui que nous servons lorsque nous apportons notre aide et notre réconfort aux personnes qui souffrent (cf. Mt 25, 31-40). Dans le même temps, il est d'une importance vitale de transmettre le message selon lequel la fidélité au sein du mariage et l'abstinence en dehors du mariage sont les meilleurs moyens d'éviter l'infection et de mettre un terme à la diffusion du virus. En effet, les valeurs qui découlent d'une compréhension authentique du mariage et de la vie de famille constituent la seule base sûre pour une société stable.
14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur d'Ouganda
La collaboration entre l'Eglise et la société civile a produit de nombreux fruits bénis en Ouganda, en particulier … dans la lutte contre le HIV/SIDA, où les statistiques confirment la valeur concrète d'une politique de prévention fondée sur l'abstinence et la promotion de la fidélité au sein du mariage. Je souhaite sincèrement que le peuple d'Ouganda continue à recevoir des bénéfices croissants de ce soutien.
14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Mozambique
Parmi les différentes œuvres de charité dans lesquelles l’Eglise est engagée, figurent l'assistance aux orphelins, dont le nombre augmente en raison de la tragédie du SIDA.
7 septembre 2007 – Rencontre avec les Diplomates, à Vienne, en Autriche
[...] L’Union européenne devrait par conséquent jouer un rôle de meneur dans la lutte contre la pauvreté dans le monde, et dans l’engagement en faveur de la paix. Nous pouvons constater avec gratitude que les pays européens et l’Union européenne sont parmi ceux qui contribuent le plus au développement international, mais ils devraient aussi faire valoir leur importance politique face, par exemple, aux très urgents défis portés par l’Afrique, aux horribles tragédies de ce continent telles que le fléau du SIDA."
Accuser le Pape, c'est bien facile pour éviter se faire son mea culpa.
18 mars 2009
Actions de l'Eglise contre le Sida : précisions du Pape
"Le pape Benoît XVI a demandé les soins gratuits pour les malades du sida dès son arrivée à l'aéroport de Yaoundé au Cameroun, mardi après midi. Un appel qui a reçu très peu d'écho. Il appelle les Africains à la responsabilité dans la lutte contre le sida. Les médias ont passé sous silence ce passage de sa conférence de presse dans l'avion de Rome à Yaoundé. (...)
Le pape fait également allusion à l'engagement de l'Église auprès des malades : quelque 25 % des structures qui les accueillent sont catholiques.
Il cite l'engagement de la communauté de Sant'Egidio - une allusion au projet « DREAM », sigle anglais pour « « Amélioration des ressources en médicaments pour lutter contre le Sida et la malnutrition » par exemple au Malawi - et des religieux de Saint-Camille de Lellis, ou des religieuses (les Missionnaires de la Charité par exemple)".
Plus de préservatifs signifie plus de cas de SIDA et plus de morts
Mgr Slattery, de Tzaneen, en Afrique du Sud, présente le documentaire intitulé «Semer dans les larmes», qu'il vient de réaliser avec le producteur Norman Servais, sur l'épidémie du SIDA dans son pays. Ce documentaire vient de gagner le «Grand Prix» au 22ème festival international multimédia catholique «Niepokalanow 2007» :
"En dépit de la promotion qui est faite dans les écoles pour le préservatif, il y a un taux de grossesse élevé parmi les filles en âge scolaire, parfois jusqu'à 20%".
Mgr Slattery explique que les avantages économiques d'une telle situation sont réels, l'industrie du préservatif étant une industrie multimillionnaire.
"L'Afrique du Sud et les pays voisins du Botswana et du Swaziland ont les taux d'infection les plus élevés au monde et les taux de distribution de préservatifs également les plus élevés. [...] la conclusion est évidente : plus de préservatifs signifient plus de cas de SIDA et plus de morts [...] il est bien sûr ‘politiquement incorrect' aussi bien ici que dans le monde occidental, d'envisager l'éventualité que le préservatif puisse en réalité alimenter cette maladie mortelle au lieu de la freiner".
L'objectif de l'Eglise dans le pays est de «lever le voile du secret sur le SIDA et d'inciter les gens à en parler ouvertement».
"On leur fait croire qu'il n'y a pas de véritable crise. Ils voient que beaucoup de jeunes meurent mais on leur dit qu'ils attrapent le SIDA parce qu'ils n'utilisent pas le préservatif correctement. Derrière tout cela il y a une croyance largement répandue selon laquelle les personnes qui meurent du SIDA ont été ensorcelées".
"L'Ouganda a été le premier pays à combattre résolument l'épidémie du SIDA au début des années 90. La position forte et claire du président Museveni a constitué l'élément décisif qui a ralenti la diffusion du SIDA, faisant passer le taux de personnes affectées de plus de 25% à 6% en 2002. Il a prêché le bon sens et non le préservatif, encourageant l'abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage, comme des valeurs culturelles".
Mgr Slattery précise que des rumeurs sur le rôle de l'abstinence et de la fidélité pour combattre le SIDA, circulent au sein du gouvernement d'Afrique du Sud.
Les évêques africains défendent le pape
Le cardinal archevêque de Dakar, Mgr Théodore-Adrien Sarr, a martelé (vidéo en ligne):
"Je demande aux Occidentaux de ne pas nous imposer leur unique et seule façon de voir. Dans des pays comme les nôtres, l’abstinence et la fidélité sont des valeurs qui sont encore vécues. Avec leur promotion, nous contribuons à la prévention contre le sida [...] Nous ne pouvons pas promouvoir l’utilisation du préservatif, mais prêcher les valeurs morales qui, pour nous, demeurent valables, afin d’aider nos populations à se prémunir du sida : l’abstinence et la fidélité".
Mgr Simon Ntamwana, archevêque de Gitega au Burundi, a dénoncé «le glissement de pensée» de l’Occident et son «hédonisme sexuel devenu comme un chemin incontournable».
"Ce n’est pas le préservatif qui va diminuer le nombre d’infections du sida, mais certainement une discipline que chacun doit s’imposer pour pouvoir changer d’attitude, une attitude qui va l’aider à échapper à un hédonisme qu’il ne peut plus contrôler".
Pour sa part, l’archevêque de Kinshasa (RDC), Mgr Laurent Monsengwo, a expliqué que le préservatif
"aggrave le problème car il donne une fausse sécurité, une sécurité qui n’en est pas toujours une".
Le débat sur le préservatif ne concerne pas l'Afrique
Déclarations du président du Burkina Faso Blaise Compaoré :
Vous présidez personnellement le Comité national de lutte contre le sida. Pourquoi ?
C'est un engagement moral quand on est responsable d'une communauté de 12 millions de personnes. En Afrique de l'Ouest, le sida menace la vie de millions d'hommes et de femmes. Son impact sur la société est considérable. Le chef de l'Etat doit être à l'avant-garde. Le Burkina a développé un cadre stratégique classique avec les éléments clés de la lutte contre le sida : la prévention, le suivi épidémiologique, et la prise en charge des malades. Nous commençons à enregistrer des résultats - le taux de prévalence est passé de 7% en 1997 à 4% en 2003. [...]
Face aux organismes internationaux, il faut savoir résister. On peut nous conseiller, mais pas faire à notre place. [...] Les Européens n'éprouvent pas le danger du sida de la même manière que nous. Pour les Burkinabés, le danger est immédiat. La pandémie est une réalité visible, elle frappe votre famille, vos amis les plus proches. En Europe, vous avez peut-être le loisir de faire des thèses pour ou contre la morale. Au Burkina, nous n'avons pas le temps. [...]
Il y a souvent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le terrain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quotidien. Le débat sur le préservatif, tel que vous le présentez, ne nous concerne pas. Les Français aiment la polémique, c'est leur côté gaulois ! Certains critiquent la position de l'Eglise en prétendant défendre les Africains. Soit. Mais la plupart n'ont jamais mis les pieds chez nous ! Je leur conseille de venir faire un séjour au Burkina. Chez nous, l'imam, le prêtre et le chef coutumier travaillent de concert : tous ont l'ambition d'affronter le même mal. Se focaliser sur le préservatif, c'est passer à côté du problème du sida. [...]
Beaucoup de gens ignorent le travail de l'Eglise en Afrique. En France, l'intelligentsia ne comprend pas cette proximité avec les responsables catholiques. Chez nous, l'Eglise est d'abord synonyme d'écoles et de dispensaires. Le débat sur le sida n'est pas théorique, il est pratique. L'Eglise apporte sa contribution. Si l'abstinence est un moyen de prévention, nous n'allons pas nous en priver ! [...] L'Eglise n'a pas le monopole de l'abstinence ! En tant que chef de l'Etat, j'ai pris des engagements dans ce sens depuis 2002 dans le cadre de la campagne "C'est ma vie". L'objectif était de mettre les gens devant leurs responsabilités. Parmi les engagements proposés, certains faisaient directement appel à l'abstinence : "J'ai décidé de m'abstenir de tout rapport sexuel quand mon mari (ma femme) est absent(e)", et "J'ai décidé de m'abstenir de toute relation sexuelle jusqu'au mariage"."
jeudi 19 mars 2009
Quelle belle ordure!
1265 gendarmes déployés !!! Oui, vous avez bien lu 1265 !
Nous montons la garde 24h/24 à l’aérodrome de Chabeuil et à la gare TGV. Son altesse ne voulant pas venir en Falcon république, il vient en Airbus (plus spacieux et nettement plus "digne" de son rang, du moins le pense-t-il)..
Seulement, il n’y a pas de rampe pour le faire descendre de l’avion ; ce n’est pas grave, on en fait venir une, vite fait, par convoi exceptionnel depuis Lyon !!!
Ce soir, je prends le boulot à 19h30, jusqu’à demain 15h30... C’est ma troisième nuit ! Pour ne pas être gêné, l’Empereur aura la voie rapide Valence/ Romans coupée dans les deux sens pendant 30 mn. 60 voitures d’usagers de la SNCF (sur son passage) seront mises à la fourrière.
Si jamais il y avait un contretemps, ce ne serait pas grave : un hélico Puma est tenu à sa disposition ainsi qu’un hélico Gazelle en appui....
Il va donc aller faire le beau sur deux sites (Ecole de Chatuzange-le-Goubet et salle polyvalente d’Alixan) et pour se faire mousser, il a invité 3000 (TROIS MILLE) personnes à un petit vin d’honneur avant de remonter dans son avion à 14h00. Je vous laisse faire le calcul de la facture à l’adresse des contribuables que nous sommes...
Dire que la France est au bord de la faillite et lui, il nous met une balle dans la nuque !
En 26 ans, j’en ai fait des services de ce genre (sous Mitterand et sous Chirac) mais jamais je n’ai vu un tel déploiement et surtout un tel coût !
Pour info, c’est une évidence, mais il est bon de le dire... au moindre sifflet, au moindre tag, à la moindre banderole hostile,
le préfet saute ainsi que le Commandant de Groupement de gendarmerie....Pauvre France, nous sommes tombés bien bas avec un tel imposteur !
Bonne nuit à tous. Je suis non seulement écœuré mais révolté que tant d’argent soit claqué et que mes voitures de service affichent 250.000 km au compteur...
Signé : Un vieux commandant militaire de la Gendarmerie, qui en a pourtant vu d’autres et c’est peu de le dire.
samedi 14 mars 2009
Lettre ouverte de Mgr Daucourt à Mgr Sobrinho
Vous avez récemment tenu à déclarer publiquement l'excommunication d'une mère de famille qui avait fait avorter sa fillette de neuf ans, enceinte de quatre mois, après avoir été violée depuis l'âge de six ans par son beau-père. Vous avez décidé aussi publiquement l'excommunication des médecins qui ont pratiqué cet avortement. Je réagis donc publiquement à votre intervention par cette lettre ouverte.
Je vous rassure tout de suite : pour moi, l'avortement est la suppression d'une vie. J'y suis donc fermement opposé.
La mère de cette fillette a peut-être pensé qu'il valait mieux sauver une vie que de risquer d'en perdre trois... Peut-être les médecins lui avaient-ils dit qu'un petit utérus de neuf ans ne se dilate pas indéfiniment... Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que dans cette tragédie, vous avez ajouté de la douleur à la douleur et vous avez provoqué de la souffrance et du scandale chez beaucoup de personnes à travers le monde. Dans une situation si dramatique, je crois fermement que nous, évêques, pasteurs dans l'Eglise, nous avons d'abord à manifester la bonté du Christ Jésus, le seul vrai Bon Pasteur. Je suis sûr qu'Il aime cette mère et qu'Il cherche des hommes et des femmes pour l'aider à continuer la route en étant soutenue amicalement, spirituellement et, si nécessaire, matériellement. Je suis sûr qu'Il demande d'apporter de l'amour à cette fillette marquée à vie et à sa sœur aînée handicapée, elle aussi violée. Je suis sûr qu'Il demande à l'aumônerie de la prison de s'approcher du beau-père violeur pour qu'il se repente, se convertisse et redevienne un jour un homme véritable. Je suis sûr que le Christ estime aussi que, si vous le pouvez, vous parliez avec les médecins qui ont pratiqué cet avortement parce que, comme les quarante gynécologues et obstétriciens que j'ai rencontrés il y a quelques mois et dont je n'ai pas partagé nécessairement toutes les positions, la plupart d'entre eux apprécient d'être écoutés et d'entendre divers points de vue alors qu'ils vivent souvent des drames de conscience.
Monseigneur, aidons-nous les uns les autres pour être avant tout des hommes d'espérance en Dieu et en tout être humain !
Je suis en relation d'amitié et de collaboration avec beaucoup d'évangéliques qui sont tout aussi opposés que vous et moi à l'avortement. Ils ne proclament pas cependant de condamnation publique. Peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles les communautés évangéliques attirent tant de catholiques aujourd'hui, en particulier au Brésil. Je constate que l'opinion publique ne comprend rien à l'excommunication. Elle la perçoit comme une condamnation des personnes et non une proposition de guérison et de conversion. J'estime donc que nous devons trouver d'autres moyens pour dire à nos communautés que le comportement ou les paroles de tel catholique ne sont pas en accord avec ce que l'Eglise comprend et croit de la volonté de Dieu.
Je ne vous cache pas non plus que je me demande aussi comment on peut dire que le viol est moins grave que l'avortement qui supprime la vie dans le sein d'une mère. Des femmes violées se sont confiées à moi. Certaines ont pu se redresser et avancer dans la vie avec le souvenir de leurs blessures qui ne disparaît jamais complètement. Mais d'autres, tout en étant physiquement vivantes, ont été tuées au plus profond de leur être et n'arrivent pas à revivre. La vie n'est pas que physique, vous le savez bien.
Je n'ai pas pu obtenir le texte complet de ce qu'a dit le Cardinal Re, mais le soutien que - selon les médias - il vous a apporté ne change rien à ma réaction pastorale. Pour la clarté des relations entre évêques, j'envoie un double de cette lettre à Monsieur le Cardinal Re.
Je vous prie de croire, Monseigneur, à mes sentiments attristés, mais aussi respectueusement fraternels, ainsi qu'à l'assurance de ma prière pour vous-même et ceux et celles qui, de loin ou de près, sont concernés par le drame de cette fillette.
Mgr Gérard Daucourt
Evêque de Nanterre
Le 12 mars 2009